ACADÉMIE DE LA BEI POUR LA BANQUE ET LA MICROFINANCE POUR LES PME EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
SÉRIE DE WEBINAIRES
Thème 10 : Naviguer dans le paysage financier en période de turbulences
Making Finance Work for Africa (MFW4A) et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont organisé le lancement virtuel du rapport 2022 de la BEI sur les finances en Afrique. C’était à l’ occasion du dixième et dernier webinaire de la série qui s’est tenu le 15 décembre dernier. Colin Bermingham, économiste principal au sein de la division de l’analyse de la BEI a présenté des principaux résultats du rapport Finance en Afrique 2022 dont le thème est : Naviguer dans le paysage financier en période de turbulences.
Le rapport est le résultat d’une enquête menée auprès de 70 banques d’Afrique subsaharienne entre avril et juin 2022 pour connaître leur point de vue sur les prêts climatiques, les prêts sexospécifiques et la numérisation accélérée du secteur dans l’environnement mondial actuel. Le webinaire a drainé une audience de 186 participants, qui ont démontré tout l’intérêt qu’ils portaient à ce thème important à travers des questions très pertinentes.
Marina Finke, coordinatrice des partenariats au sein de MFW4A et modératrice a introduit les panélistes dont Colin Bermingham de la BEI, Josephine Anan, directrice du pôle banque commerciale du groupe Ecobank, Dr. Kenneth Egesa, directeur à la banque centrale d’Ouganda, et Kwamina Ducker, le président directeur général de la banque de développement du Ghana.
Le premier intervenant, Colin Bermingham, a partagé les conclusions du rapport 2022 sur la finance en Afrique qui est le septième de la série. Il s’appuie sur une enquête auprès de 70 banques en Afrique Subsaharienne (ASS), qui à elles seules, représentent 30% des actifs totaux des banques dans cette partie du monde. Pour les banques en ASS, les coûts de financement et la détérioration de la qualité des actifs sont les principales préoccupations. Les banques renforcent leur approche genre en 2022. 70% des banques interrogées ont une stratégie genre en place (10% de plus qu’en 2021). 59% des banques offrent des services financiers ciblés sur les femmes. La pandémie a accéléré à la fois la numérisation des banques. La concurrence des Fintechs y a contribué. Les banques évaluent de plus en plus le risque climatique pour surveiller l’exposition au risque et saisir l’opportunité des produits verts. 60% des banques citent un manque de capacité technique comme obstacle pour identifier les risques climatiques et les opportunités.
Joséphine Anan la représentante du groupe Ecobank, est revenue sur les tendances actuelles du secteur bancaire en Afrique à commencer par l’augmentation des prix dans le secteur énergétique, conséquence directe des sanctions contre la Russie. L’inflation continue aussi de perturber les chaines d’approvisionnement alimentaires et la hausse des provisions pour perte de crédit qui a une incidence sur la volatilité des revenues des banques. Il y a aussi un grand changement dans la digitalisation du secteur bancaire notamment avec la forte croissance des paiements mobiles. Malheureusement, cette nouvelle donne a conduit à un accroissement de la cybercriminalité et donc à un contrôle renforcé de la part des banques centrales.
Au niveau règlementaire, Dr. Esega de la banque Centrale d’Ouganda a déclaré que l’inflation demeurait le plus gros challenge. Les taux de change au niveau du marché local constituent un deuxième challenge. L’objectif de la banque centrale est donc de minimiser leur volatilité mais la récession économique mondiale est un lourd handicap. La clé est de s’assurer du maintien de la stabilité du secteur financier. La banque centrale est en train d’institutionnaliser la durabilité ESG dans le secteur financier et travaille pour établir des normes.
Pour Kwamina Duker, il y a une grande complémentarité entre les banques commerciales privées et les banques publiques comme DBG car elles demeurent des partenaires dans la crise. Aujourd’hui la crise de l’économie ghanéenne empêche le gouvernement d’accéder aux marchés de capitaux. DBG a donc mis en place des programmes de sécurité alimentaire et offre des produits de financement de l’agriculture. Au niveau des prêts, la banque va augmenter l’offre de crédit à long terme.
Après une séance d’échanges avec les participants, les panélistes ont partagé quelques messages de conclusion, soulignant la résilience du secteur financier africain.
Le webinaire s’est conclu sur cette note.
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