Académie dédiée aux banques de pme et à la microfinance en afrique de l’ouest et du centre 2020-2021
séries de Webinaires Topic 3: L’accéleration de l’adoption de la digitalisation en temps de covid-19
11 Février 2021, 01 pm (Abidjan) / 02 pm (Cotonou, Paris, Frankfurt, Douala, Kinshasa)
Le troisième d’une série de quatre webinaires organisés par l’Académie de la BEI dédiée aux banques spécialisées dans le financement des PME et à la microfinance en Afrique de l’Ouest et du Centre, en partenariat avec Making Finance Work for Africa (MFW4A), s’est tenu le 11 février 2021. Il avait pour thème « L’accéleration de l’adoption de la digitalisation en temps de covid-19 »
L’audience était au rendez-vous avec plus de 200 participants, ce qui reflète l’importance de ce thème, surtout au vu de la demande accrue par rapport aux services financiers numériques.
En effet, dans le contexte actuel de pandémie, les clients attendent des institutions financières une communication accrue, et une adaptation rapide au numérique afin de favoriser un accès permanent et à distance à leurs comptes.
M. Christophe Bretagnolle, consultant en digitalisation, était invité à intervenir sur la manière dont la crise COVID 19 a accéléré la mise en œuvre de solutions numériques pour la fourniture de services financiers, l’impact sur la planification traditionnelle des projets, ainsi que les défis, risques, résultats et leçons tirées de ces expériences sur le continent. Le panéliste a décrit comment, dans plusieurs pays en Afrique, les institutions financières ont sollicité les experts en digitalisation, avec comme intention le déploiement rapide de solutions numériques. Il a souligné le fait qu’il ne pouvait pas y avoir une approche standard, étant donné que l’ampleur des développements dépend de la situation de chaque institution, et notamment du Système Bancaire de Base (ou Core Banking System). Il a également insisté sur le fait que, pour augmenter la probabilité de succès de ce type de projets, il est important d’impliquer tous les départements opérationnels concernés dès le début, et pas simplement le département informatique. Le niveau de complexité et le temps de déploiement dépendent aussi du type de services que l’institution concernée compte déployer.
Le deuxième intervenant, Olivier Bailly-Béchet, Directeur Général de l’institution de microfinance Advans Ghana a présenté l’approche de son institution par rapport à l’adoption des canaux numériques. Dans le contexte ghanéen, avec le fort taux de pénétration du Mobile Money, la pandémie a été l’opportunité d’en augmenter l’utilisation, et le nombre de transactions a été démultiplié entre 2019 et 2020. Il a souligné le rôle important joué par le régulateur pour soutenir la construction de l’écosystème de paiements digitaux. L’existence d’un département spécialisé au sein de la banque centrale a été particulièrement déterminant. Advans Ghana quant à elle est la filiale pilote du groupe Advans pour la mise en œuvre de la transformation digitale en 2021. Avec son Advans Innovation Map, l’institution a pu déployer une combinaison de solutions digitales, visant aussi bien l’institution à l’interne (changement des modes de travail, revue du « business model ») qu’à l’externe (accent sur des solutions centrées sur le client). Le besoin d’accélérer le mouvement a poussé l’institution à intégrer ses solutions directement avec le e-wallet de deux opérateurs plutôt que de passer par un agrégateur, lancer la souscription et procédure de réactivation à distance pour les services financiers numériques, et réorienter les agents de terrain (en particulier caissiers mobiles) pour former les clients à leur offre.
Pour finir, Willy Tchiengue Directeur Général Adjoint de YUP Management (Société Générale), Sénégal a partagé l’approche originale de Yup, solution développée par la Société Générale sur plusieurs pays africains. Yup a commencé son déploiement depuis un certain temps déjà, ce qui lui a permis de se positionner sur le marché comme un acteur clé, notamment dans les politiques de filets sociaux en synergie avec les différentes autorités et ONG présentes dans plusieurs pays (Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal). Ceci a été possible grâce à une étroite collaboration avec les régulateurs, notamment pour un allègement des procédures d’identification et d’enrôlement, et avec des dispositifs de remédiation à postériori. En parallèle, Yup a procédé au déploiement d’un Service de Cash Collection pour les entreprises ayant un réseau de distribution.
Ces solutions, présentes déjà avant la crise, ont démontré leur utilité et servi de catalyseur dans l’écosystème numérique. On note le fait qu’une approche purement focalisée sur les transactions numériques uniquement est pour l’instant inappropriée dans bien des pays, et que dans ces cas les clients ont besoin d’endroit où accéder à de l’argent en espèces, en bout de chaine.
Après une séance d’échange avec les participants, les panélistes ont partagé quelques messages de conclusion, soulignant l’importance pour chaque institution de renforcer la cyber sécurité en parallèle du déploiement des solutions numériques.
Le webinaire s’est conclu sur cette note.
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