Académie dédiée aux banques de pme et à la microfinance en afrique de l’ouest et du centre 2020-2021
séries de Webinaires – Sujet 4 : La Finance au Féminin comme opportunité en temps de crise
11 Février 2021, 13h (Abidjan) / 14h (Cotonou, Paris, Francfort, Douala, Kinshasa)
Pour clôturer la série de quatre webinaires organisés par l’Académie de la BEI dédiée aux banques spécialisées dans le financement des PME et aux institutions de microfinance en Afrique de l’Ouest et du Centre, en partenariat avec Making Finance Work for Africa (MFW4A), un webinaire sur le thème « La finance au féminin comme opportunité en temps de crise » s’est tenu ce 4 mars 2021. Un sujet d’actualité à l’approche de la Journée mondiale pour les droits des femmes du 8 mars.
Le panel, entièrement composé de femmes, a guidé les 170 participants à travers la découverte des spécificités du financement des entrepreneures et de l’opportunité que représente cette clientèle pour les institutions financières. En effet, avec un gap de 42 milliards de dollars de financement en Afrique, le potentiel est énorme. De plus, lorsqu’elles parviennent à bénéficier de crédit, les femmes remboursement statistiquement mieux que les hommes.
Mme Alejandra RIOS, Directrice Générale de ConsumerCentrix et Cheffe de projet d’African Women Rising Initiative (AWRI) financé par la BEI, a expliqué comment concevoir une proposition de valeur pour le marché des femmes. Tout débute par une bonne compréhension de la femme cliente. Comme ses homologues masculins, elle évolue principalement dans l’informel, mais ses flux de trésorerie sont souvent irréguliers, elle rencontre plus de difficultés à fournir les garanties nécessaires, elle a des niveaux de maturité numérique, d’alphabétisation et d’éducation financière plus faibles, elle est moins mobile, en raison de la nécessité de gérer en parallèle la vie de famille. Ainsi, plus que toute autre PME, les entrepreneures ont besoin qu’une institution financière comprenne bien le fonctionnement de leur activité, soit transparente sur ses conditions et processus de crédit, propose une offre adaptée et des possibilités de formation et de mise en réseau. Les institutions financières qui veulent pleinement exploiter le potentiel de la clientèle féminine, doivent développer une stratégie de marque axée sur les femmes et tenir compte de ces besoins spécifiques dans la conception des produits, le marketing et le modèle d’exploitation, en formant le personnel et en adaptant le système d’information pour suivre les performances sur ce segment de clientèle.
C’est exactement le chemin suivi par Fin’ELLE, la filiale du groupe COFINA dédiée au financement des femmes en Côte d’Ivoire, tel que l’a décrit sa Directrice Générale, Mme Kady TRAORE.
L’institution a adopté une approche qui vise d’une part, à concevoir et offrir des produits et services financiers adaptés aux caractéristiques et attentes particulières de la clientèle féminine, et d’autre part, à accompagner les femmes, à travers des services non financiers, pour qu’elles s’approprient les codes du monde des affaires, prennent conscience de leur potentiel et accèdent plus facilement aux opportunités d’affaires. Les femmes seront ainsi en mesure de renforcer leurs entreprises, ce qui leur ouvrira davantage l’accès au financement.
La panéliste a souligné que cette proposition de valeur ne prend tout son sens qu’en créant au préalable, au sein de l’institution, un état d’esprit propice à la porter. Pour ce faire, Fin’ELLE a aligné ses politiques internes en matière de genre, a adapté son organisation et formé l’ensemble du personnel à la gestion particulière d’une clientèle féminine et a mis en place un dispositif de suivi à travers la collecte et l’analyse de données clientèle.
Enfin, Mme Tania COLANTONE, a présenté la manière dont la Banque Européenne d’Investissement (BEI), à travers différentes initiatives cherche à promouvoir l’autonomisation économique des femmes. Ces actions prennent plusieurs formes : des investissements favorables à l’augmentation des possibilités d’emploi des femmes, des prêts octroyés à des intermédiaires financiers dans le but de favoriser l’apport de services bancaires aux femmes entrepreneures et de l’assistance technique à ces différents partenaires pour leur permettre de développer de nouveaux produits et services ciblant les femmes.
La BEI participe aussi au Défi 2X, une initiative multilatérale visant à mobiliser des fonds pour le financement de projets améliorant la participation des femmes à l’économie. La panéliste a présenté les critères d’éligibilité à un financement dans ce cadre, soit directement en tant qu’entreprise ou en tant qu’intermédiaire financier.
Le webinaire s’est conclu par une séance d’échange avec les participants.
Le mot de la fin : Les femmes entrepreneures représentent une véritable opportunité pour les institutions financières à condition de développer des produits et services ainsi qu’un environnement adapté pour répondre à leurs besoins spécifiques.