SÉRIES DE WEBINAIRESSujet2: Perspectives pour l’année 2021 : à quoi ressemblera la nouvelle normalité et comment les institutions financières peuvent-elles continuer à offrir des services financiers responsables ?
21 Janvier 2021, 13h00 (Abidjan) / 14h00 (Cotonou, Paris, Frankfurt, Douala, Kinshasa)
Le deuxième d’une série de quatre webinaires organisés par l’Académie de la BEI dédiée aux banques de PME et à la microfinance en Afrique de l’Ouest et du Centre, en partenariat avec Making Finance Work for Africa (MFW4A), s’est tenu ce 21 janvier 2021. Il avait pour thème « Perspectives pour l’année 2021 : à quoi ressemblera la nouvelle normalité et comment les institutions financières peuvent-elles continuer à offrir des services financiers responsables ? »
L’audience était au rendez-vous avec plus de 300 participants, preuve, s’il en était besoin, de la pertinence du sujet pour les banques et institutions de microfinance, en quête de nouvelles voies pour renouer avec la croissance, tout en restant attentives aux conséquences et risques engendrés par la crise Covid 19, dont le spectre reste bien présent, malgré une meilleure situation en Afrique que dans certaines parties du monde.
M. Ruben Dieudonné, Directeur Régional Baobab UEMOA et Directeur Général Baobab Côte D’Ivoire, était invité à intervenir sur la manière dont les institutions financières peuvent appuyer les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) en 2021, étant donné que les moratoires et périodes de grâce arrivent à échéance, accroissant la pression sur la qualité du portefeuille, alors que dans le même temps les institutions financières ont un rôle crucial à jouer dans la relance des MPME.
Le panéliste a décrit comment, après avoir adopté une stratégie de repli dans l’urgence, Baobab a rapidement pris conscience que la crise allait durer et qu’il fallait mettre en place un dispositif à plus long terme permettant de relancer les activités tout en maîtrisant les risques. En maintenant la communication avec les clients (même à distance), une analyse de leur situation individuelle a permis de classifier le portefeuille de crédits selon le niveau d’impact de la crise sur les activités concernées, et ainsi, de proposer un éventail de solutions personnalisées, régulièrement réévaluées. Grâce à cette approche, Baobab a réussi à juguler les effets de la crise et même à reprendre le financement actif des MPME au 3è trimestre 2020. Dans ce contexte, Ruben est résolument optimiste sur les perspectives de reprise en 2021.
La deuxième intervenante, Nana Araba Abban, Directrice de la banque de détail d’Ecobank Transnational Incorporated a présenté sa vision du rôle joué par la digitalisation dans l’adaptation à la crise, en tenant compte, non seulement de la nécessité de réduire les flux de clientèle en agence par mesure de précaution face au Covid 19, mais aussi de l’importance d’élaborer une stratégie digitale complète en collaboration ou en concurrence avec des Fintechs.
Elle a souligné l’opportunité représentée par les services financiers digitaux de diversifier les flux de revenus et d’améliorer l’expérience client, spécialement dans le contexte de la pandémie. Selon Nana, il s’agit d’une évolution nécessaire pour assurer une offre inclusive de services financiers aux particuliers et aux PME. Ces services financiers digitaux doivent être développés en collaboration avec des partenaires stratégiques, tels que les opérateurs de téléphonie mobile. Ecobank a ainsi créé un écosystème digital reposant sur ces partenariats et sur l’utilisation de diverses innovations technologiques (chatbot, applications…).
Pour finir, Olivier Edelman, Directeur de l’unité Microfinance de la Banque Européenne d’Investissement, a fait une présentation relative à la manière dont les besoins des institutions financières avaient été affectés par la crise et au rôle des Institutions Financières de Développement pour les aider à surmonter la crise et à assurer la continuité de leurs activités en 2021, tout en continuant à offrir des services financiers responsables.
L’intervenant a indiqué que la crise avait eu des impacts divers sur les institutions financières, incluant des besoins de liquidités (qui ont été relativement bien gérés jusqu’à présent). Une augmentation des impayés des PME et des besoins accrus en capital des institutions financières pourraient survenir dans les mois qui viennent.
Pour appuyer les institutions financières, les Institutions Financières de Développement peuvent offrir des garanties de portefeuilles, faciliter l’accès au capital et aux dettes subordonnées et jouer un rôle anticyclique en offrant des financements dans les périodes difficiles. La BEI tente de répondre aux besoins de ses partenaires financiers et a ainsi adapté son offre en notamment en accélérant les procédures de décaissement des prêts existants, en proposant des garanties de portefeuille, ou en continuant ses opérations de prêts mais aussi des participations dans des fonds d’investissement.
Après une séance d’échange avec les participants, les panélistes ont partagé quelques messages de conclusion, soulignant la résilience de l’Afrique et l’opportunité offerte à travers cette digitalisation accélérée par la crise de se réinventer pour s’adapter à un monde qui change.
Le webinaire s’est conclu sur cette note d’optimisme.
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